L’aide humanitaire.
Présentation
En 2014 et 2015, l’aide humanitaire française accordée à la République centrafricaine (RCA) totalise 18,5 millions d’euros. Plusieurs instruments ont été mobilisés pour honorer cet important engagement et effort de la France : aide alimentaire programmée (9 060 022 €), agence française de développement (4 112 752 €), centre de crise (2 625 400 €), direction politique du Quai d’Orsay (2 249 000 €), fonds français Muskoka (245 000 €), l’ambassade de France à Bangui (220 532 €).
Pour concevoir et implémenter les opérations, une gamme très large de partenaires a été mobilisée :
- Les ONG (7 307 774 €), les principaux récipiendaires des fonds étant TGH, PU-AMI, ACF, Solidarités International, ALIMA, ACTED,
- Le mouvement des Croix-Rouge : CICR et la Croix-Rouge française (5 490 000 €),
- Les agences des Nations Unies (5 361 159 €), dont le PAM (42 %), le HCR (10 %), la FAO (9 %), l’UNICEF (8 %),
- Les organisations centrafricaines (353 773 €).
S’agissant des priorités sectorielles, le choix s’est porté sur :
- La santé, nutritionnelle notamment (5 490 000 €),
- L’aide alimentaire (4 775 000 €) ;
- La relance agricole (4 395 022 €),
- La prise en charge des déplacés (1 999 000 €),
- La reconstruction des maisons, des écoles, des marchés et des points d’eau (1 240 532 €),
- La protection de l’enfance, dont la réinsertion des enfants soldats (613 152 €).
Les projets financés par la coopération française couvrent une grande partie du territoire national ; ils sont équitablement répartis : Bangui, Ouest (Berberati, Boda et Boali), Nord (Bozoum, Kabo et Kaga Bandoro), centre-sud (Bambari et Bangassou) et Nord-Est du pays (Ndélé, et Birao).
Observations
Les ressources se sont portées en premier lieu sur la santé. Plusieurs districts et centres de santé ont été réhabilités, équipés et dotés en personnel qualifié, en vue d’offrir des soins de qualité aux populations affectées et ainsi limiter le taux de mortalité maternelle infantile, qui compte parmi les plus élevés au monde.
L’aide française s’est aussi concentrée sur la sécurité alimentaire. Son objectif était de venir en aide aux populations durement touchées par les affrontements armés, pour beaucoup déplacées et donc coupées de leurs moyens de subsistance. L’opération « coupons alimentaires » mise en œuvre par le PAM en 2015 et financée à hauteur de 1,2 M€ aura permis de garantir un minimum de pouvoir d’achat à 40 000 personnes sur la capitale (notamment d’anciens déplacés retournés dans leurs quartiers) tout en stimulant les circuits commerciaux locaux.
Les perspectives
Le retour des déplacés et des réfugiés demeure une priorité. Avec PU-AMI, 200 maisons ont été reconstruites dans les quartiers Ouest jouxtant le KM5 à Bangui. D’autres reconstructions, notamment de marchés et d’écoles, ont été soutenues en province. Les travaux d’intérêt publics procurent des emplois, promeut la mixité et consolident la réconciliation.
La perspective pour les prochains mois sera aussi la relance de l’agriculture, ceci en vue de reconstruire une économie rurale exsangue, lutter contre l’extrême pauvreté qui caractérise le pays et ouvrir des pistes concrètes pour la réconciliation (par la satisfaction « d’intérêts partagés » entre communautés, agriculteurs et éleveurs).